Allez, fini la littérature de pédale, on se lance dans quelque chose de plus consistant. Farkas m’avait prévenu que ce livre me plairait. Effectivement, j’ai lu avec enthousiasme les premiers chapitres des Faux Monnayeurs de Gide. Je suis vraiment séduit, comme cela m’est rarement arrivé. Je suis impressionné par la galerie de personnages, la sensibilité et la justesse des descriptions psychologiques, l’intrigue romanesque assez flamboyante sans verser dans la mièvrerie. Et puis il y a cette langue si riche. Et la focalisation, qui devient une intrigue à elle toute seule, d’abord on ne s’aperçoit de rien, puis on se rend compte que le narrateur a un ton étrangement extérieur au récit, et puis, coup de théâtre, une vertigineuse mise en abyme… Ce n’est pas pour rien que l’on doit le terme à Gide !

Je n’avais encore rien lu de lui. Un peu comme pour White, je dois avouer m’y être aventuré pour avoir une idée de sa vision de l’homosexualité. Si cette fois ce n’est pas de la littérature de pédale, c’est de la littérature de pédé, quasiment au sens étymologique du terme. Il me tarde de voir ce qu’il adviendra de tous ces jolis adolescents et de leurs soupirants un peu plus mûrs ; si cela éclairera de manière intéressante ma propre expérience. Quelque chose me dit que j’en reparlerai bientôt.