J’arrive avec Fillette grimée de son rouge à lèvres, on retrouve les normaliennes qui attendent devant le Pulp. À l’intérieur, LeFaune en star du disco, SnoopDog dans un jean baggy qui lui va bien, ShiningRubis cachée derrière des poufs empilés : Les _The_Bigger_Splashes_ s’affichent en portraits cartonnés taille réaliste. Le Pulp se remplit de connaissances et de gens de Gay Attitude. Je croise (brièvement) Oli et son copain. Le blog plaît à Alias, ce soir nous parvenons à parler un peu. Plutôt que de danser je profite de mes amis, je fais les présentations. Certains se plaisent.

Le désir émerge de la soirée sous les traits d’un « brun à petite tête ronde ». Un corps robuste, viril et sensuel. Une agitation frénétique, extravertie, un peu folle, ce garçon a l’air délicieusement jeté. Je lui fais remarquer qu’on a la même ceinture rouge de pouffe ; il retire la sienne pour en fouetter Farkas. Il a un certain talent mais cela reste surfait. Il m’intrigue et me terrorise à la fois. Je l’observe, immobile. Regards non équivoques, à moins qu’ils ne le soient, justement. Farkas est intéressé, et cela semble réciproque, alors je passe mon tour. La photo de l’ex de Nothing me passe plusieurs fois devant les yeux. Inquiétante obsession que j’exorcise en la tournant en dérision.

Un peu plus tard, Farkas et le garçon s’isolent pour bavarder. Je les épie de loin, un peu jaloux. Je chope Farkas en aparté : « Il t’a dit comment il s’appelait ? — Non, mais il est sur Gay Attitude, et en fait je connaissais son blog. — Ah oui, lequel est-ce ? — MisterPatate. — Merde, c’est lui. »

Je me console dans les bras de mes amis. Je cherche le contact, dans le bavardage ou le silence. Il est doux et rassurant. L’idée du sexe est omniprésente, évanescente, lointaine. Luc, Farkas, Mathieu… J’ai une pensée pour Édouard, il me manque.

La soirée se vide peu à peu au cours du set d’Avril. La piste est libre pour la musique que je connais, lourdement efficace. Regarder LeFaune danser est toujours un plaisir. Je bouge un peu, sans grande conviction, même si par moment je bondis en rythme. Il faut bien profiter.

Quelque part, tout ça c’est fini.