Au crépuscule d’une journée épuisante faite de médecine et de théâtre, j’étais tenté de rompre la promesse que je m’étais faite d’aller à l’Androgyny pour préférer les charmes troubles d’un sauna du centre. J’ai tenu bon, bien m’en a pris.
Je sentais confusément mon envie de danser et ma bonne humeur. J’étais curieux de voir comment je réagirais lâché en pareil milieu, sans maman panda pour me secourir en cas d’ennui oppressant. Hormis –alias- et PatCo qui aura vite décampé, mes connaissances présentes n’étaient que superficielles. Un petit bonjour à Ni(zar|nox), le décompte des bières descendues par Freaky, quelques mots échangés avec Hugo et Géraldine rencontrés un peu plus tôt dans la semaine : voilà pour la vie sociale. Les plaisirs sur la piste, plus ou moins identifiables, ont ponctué toute la soirée, que ce soit plutôt kitsch 80’s (je découvre seulement Kids in America de Kim Wilde, si c’est pas consternant ça), electro (Modeselektor et leur Dancing Box, mon jardin d’acclimatation à TTC) ou rock (Last Nite des Strokes, le défouloir de Juliette and the Licks, Got Love to Kill en version originale puis en remix). Sinon les DJ invités de Radio Edit m’ont plu – à plusieurs titres, hé hé hé – intégrés qu’ils étaient à l’ambiance de la soirée.
Cette soirée fut aussi l’occasion de tourner autour d’un garçon rencontré auparavant, en déjouant la curiosité d’un -alias- avide de tout savoir de mes projets mutins. Ce n’est qu’en fin de soirée que nous oserons nous rapprocher, que je pourrai enfin lui coller mon coude dans la figure (hé oui, rien d’évident à danser près des gens quand on a l’habitude de garder une distance de sécurité) puis de transformer un remix electro quelconque en une sorte de zouk bancal, cuisse contre cuisse. Allons-nous nous embrasser, oui, non, non, peut-être, oui, non ? Ouiii ! Et c’est parti, on n’arrête pas de tourner sur Smalltown Boy, les yeux fermés, les langues mêlées, sa main sous la manche de mon t-shirt, la mienne plongeant derrière son col. Très vite je ne sais plus où je suis même si j’essaie désespérément de le savoir, pauvre petite poule soucieuse des regards alentours. « C’est beau l’amour ! » nous hèlent quelques jeunes filles éméchées, sourire jusqu’aux oreilles.
Et là tout d’un coup la vilaine souris des sables devient laconique.