Ce qui est un peu rassurant, c’est que même après s’être tapé un bon paquet de mecs, on en apprend encore. La leçon d’hier c’était « Se prendre un râteau ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, je crois que c’était la première fois que je me prenais un râteau dans les formes.

Il ne s’agit pas de me la jouer « D’habitude personne ne me résiste », hein. C’est juste que d’ordinaire, je déployais des stratégies d’évitement et que je ne m’exposais pas ainsi à me faire bouler. Ayant trop peur de la paire de baffes, je m’ingéniais à ne pas la provoquer. Souvent ça conduisait à du refoulement, de la résignation, ou alors à des tergiversations sans fin pour enfin conclure laborieusement « Il n’était pas disponible pour une relation ». Là j’y suis allé frontalement. Et je l’ai eue, ma baffe dans la gueule. Ça a un certain panache, tout de même.

Je me dis déjà que ce n’est pas plus mauvais pour mon ego. Dans cette histoire, le couillon c’est lui, moi je m’en sors en me disant qu’il est indigne de moi et que ses velléités amicales, il peut se les carrer là où je pense. Je sens que je ne vais pas être triste bien longtemps. Je m’emploie à me distraire ou à me réfugier chez les amis. Une petite balade sur les sentiers de Vincennes, un charmant repas chez Edou et Paco, et au réveil ce matin, cette compile de rock tantôt éthéré, tantôt enjoué, mais toujours nostalgique, qui me fait pleurer dans des délices sans fin. Elle s’appellera Hier.