°g°erboiseries*

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Blogothéorie

« J’ai lu le °g°erbiblog dernièrement. Ça ne va pas du tout. On dirait que tu as 25 ans. »

Peter Rabbit.

Parfois, j’ai l’impression de faire un photo-blog.

Sans photo.

Grolsch & Yakisoba

Belle soirée avec Nothing, d’abord aux Ginettes où l’on croise Mathieu, puis dans ce bon restaurant japonais de la rue Chabanais. Dans le métro qui le ramène vers Austerlitz, il m’invite à Étampes. À Étampes il y a des courants d’air et des chiens qui mordent. Alors ce sera pour une prochaine fois.

Mystère

J’ai eu mon rendez-vous en cinq minutes, je peux rentrer chez moi pour y attendre Edou. Sur le quai de la ligne 11, j’aperçois un jeune homme dont je remarque la kippa noire, posée sur ses boucles brunes. Il n’est pas très grand. Les traits fins, le nez bien droit, il a un beau visage juvénile. De petits yeux gris-vert d’où émane une douce flamme d’intériorité et de réconfort. Je le dépasse. Nos regards se croisent, plus curieux qu’hostiles. Je ne veux pas trop fixer sa kippa, je détourne les yeux.

Le métro s’avance, deuxième voiture, je rentre en espérant pouvoir le regarder encore durant le trajet. Il vient s’asseoir dans mon carré, blotti contre la vitre. Petites baskets noires Asics, anorak flanqué d’un drapeau norvégien, sac à dos Reebok posé sur ses genoux. Par dessus il tient un petit coussin de velours noir brodé de motifs floraux argentés, coussin qui respire l’Orient, protégé sous sa housse plastique. J’observe ses mains aux doigts courts, sa peau légèrement grumeleuse, les quelques poils qui s’échappent de sa manche. Et à la dérobée, ses yeux, sans qu’il ne s’en rende compte. À travers la vitre, il est absorbé par les tunnels qui défilent, tout entier à une mystérieuse prière. Il entonne quelque litanie profonde et mélancolique dont les notes peinent à traverser le brouhaha du métro.

À République, son téléphone sonne. Quelques mots, et il se lève pour sortir de la rame.