Moi qui ai du mal avec les soirées, voilà que j’en enchaîne une deuxième juste après l’Androgyny, de surcroît à l’occasion du Nouvel An, vite synonyme de mondanités creuses et chiantes. Mes réticences quant à la soirée de PatCo s’étaient cristallisées sur le dress code. Tenue de soirée, champagne, cravate noire. Pis quoi encore ? Je n’aime pas les dress codes, déjà que j’ai du mal à m’habiller, alors si en plus il faut s’imposer des contraintes… Je me suis décidé à la dernière minute. Chemise blanche, petites chaussures, pas de cravate ; compromis honorable d’autant que cette chemise me va bien.

À peine étais-je arrivé qu’on soulignait le plus élégamment du monde l’incomplétude de ma tenue. « Ça y est ça commence. Je vais repartir par le dernier métro, tu vas voir ça. Où est l’alcool ? Oh, un gin tonic, quelle bonne idée. » Mais bien vite j’allais réaliser que j’étais loin d’être marginal avec mes libertés vestimentaires.

Nouvel An 2006 : essai de lunettes

On m’affuble d’un chapeau, d’une paire de lunettes un peu voyantes (« Je les trouve un peu grandes » dira ma mère), ainsi on me prend en photo. Je passe la soirée dans les bras des uns et des autres, paisiblement éméché, spectateur de baisers qui se multiplient, un rien écœurants. On me parle de mon cul, aperçu à la soirée de la veille. On parle de la bite d’-alias-. Et aussi de ses amours et de celles de la Patate. Je répète que je n’ai rien d’un génie, et on s’offusque. Et les gens que je n’apprécie guère sont curieusement transparents, inexistants. La musique naze, plutôt que de décevoir, est prétexte à bavardages. Un SMS à Edou exilé pour une garde, mon seul SMS de bonne année. Quelques autres me parviennent, multi-diffusés ou plus personnels.

Quand on s’en va, avec –alias-, sa copine et la Patate, je me sens léger. Merci PatCo. À Belleville me voilà seul, et c’est à pied que je regagne les hauteurs.

Photo : tomyger