John Steinbeck, Des Souris et des Hommes
dimanche 20 novembre 2005, 17h12
C’était court, sans fioritures ; c’était beau. Notamment la fin. Pourtant toute °g°erboise que je suis, j’ai eu bien peur.
Lennie était toujours accroupi. Il regardait dans les ténèbres, par-delà la rivière.
— George, tu veux que je m’en aille et que je te laisse seul ?
— Où donc que tu pourrais aller ?
— Oh ! j’pourrais. J’pourrais m’en aller dans les collines, là-bas. J’trouverais bien une caverne quelque part.
— Oui ? Et comment qu’tu mangerais ? T’es même pas assez malin pour te trouver à manger.
— J’trouverais des choses, George. J’ai pas besoin d’choses fines avec du coulis de tomates. Je m’coucherais au soleil et personne ne m’ferait de mal. Et si j’trouvais une souris, j’pourrais la garder. Personne ne viendrait me la prendre.George lui lança un regard rapide et curieux.
— J’ai été méchant, c’est ça ?
— Si tu n’veux plus de moi, je peux m’en aller dans les collines me chercher une caverne. J’peux m’en aller n’importe quand.
— Non… écoute ! C’était de la blague, Lennie. Parce que j’veux que tu restes avec moi. L’embêtant, avec les souris, c’est que tu les tues toujours.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Les commentaires pour ce billet sont fermés.