°g°erboiseries*

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Ronronnements

Las de tourner en rond dans le salon sous la menace de la lingette dépoussiérante, après avoir lu le roman-photo de prévention qui y traînait depuis quelques temps, j’entreprends de sortir pour profiter du beau ciel dégagé. C’était mésestimer la température ; mon excursion se sera limitée au pâté de maisons, le temps de me geler les doigts à envoyer un message au mystérieux Mazen, dont le frais souvenir m’est si doux. Au coin de la rue, une fillette sur une trottinette me dit bonjour en souriant, et je lui réponds, tout heureux, en me hâtant vers l’entrée de l’immeuble.

Envie d’intimité, envie d’en dire peu. Le blog et ses lecteurs en sont témoins. Pourtant ma semaine fut belle, peuplée d’amis et de rencontres agréables. Le gentil message de DT sur mon téléphone, le repas avec Edou et le shopping qui s’en est suivi, la tonte désormais rituelle par Chabichou, le repas avec Farkas dans le petit resto chinois de nos normaliennes années, le sourire de ma prof d’arabe qui m’avait bien manqué, Raphaël et sa soirée d’anniversaire, Denis et Mazen, un peu de travail, sans oublier farf qui nous revient en cette fin de semaine…

Il fait bon au coin du radiateur.

John Steinbeck, Des Souris et des Hommes

C’était court, sans fioritures ; c’était beau. Notamment la fin. Pourtant toute °g°erboise que je suis, j’ai eu bien peur.

Lennie était toujours accroupi. Il regardait dans les ténèbres, par-delà la rivière.
— George, tu veux que je m’en aille et que je te laisse seul ?
— Où donc que tu pourrais aller ?
— Oh ! j’pourrais. J’pourrais m’en aller dans les collines, là-bas. J’trouverais bien une caverne quelque part.
— Oui ? Et comment qu’tu mangerais ? T’es même pas assez malin pour te trouver à manger.
— J’trouverais des choses, George. J’ai pas besoin d’choses fines avec du coulis de tomates. Je m’coucherais au soleil et personne ne m’ferait de mal. Et si j’trouvais une souris, j’pourrais la garder. Personne ne viendrait me la prendre.

George lui lança un regard rapide et curieux.
— J’ai été méchant, c’est ça ?
— Si tu n’veux plus de moi, je peux m’en aller dans les collines me chercher une caverne. J’peux m’en aller n’importe quand.
— Non… écoute ! C’était de la blague, Lennie. Parce que j’veux que tu restes avec moi. L’embêtant, avec les souris, c’est que tu les tues toujours.