J’y suis allé sceptique, j’en reviens partagé. Leurs disques ne sont pas mal, mais il y manque de vraies explosions d’énergie, même quand ils essaient on dirait qu’ils n’osent pas, que ça s’arrête en cours de route, avant la folie, alors que c’était si prometteur. Sur scène c’était un peu pareil. Cela dit, tout canadiens qu’ils sont, les membres de ce collectif sont dans un esprit différent de celui d’Arcade Fire. Leur musique fait plus « intello », ce qu’on gagne en finesse se perd en intensité. Cela n’est pas sans me faire penser à Sigur Rós.

Ambiance onirique, orchestration riche des participations des multiples musiciens – jusqu’à onze sur scène simultanément – arrangements soignés, transitions ciselées, batteur impeccable, cuivres, le tout se suit avec plaisir et a même suscité quelques larmes rituelles. Malheureusement le son était très mal réglé, les chanteurs inaudibles, véritable problème étant donnée la faiblesse vocale du chanteur. Ce dernier a cru bon d’administrer un interminable sermon au public parisien pour le punir de son manque d’entrain. On s’en serait bien passé. Restent tout de même de beaux moments : 7/4 (Shoreline), Anthems for a Seventeen-Year-Old Girl, Cause=Time, Ibi Dreams of Pavement, Superconnected pour ceux dont je me souviens.