Chants de Noël
dimanche 25 décembre 2005, 19h26
Alors que nous embarquons dans la voiture pour monter chez les grands-parents, ma mère nous propose, à mon frère et à moi, de mettre notre musique. Nous n’avons pas pris les CD offert à Vonziz pour Noël, je ne sais pas si toute la famille aurait supporté Hard-Fi ou The Go! Team jusqu’à bon port. On se rabat donc sur la radio.
On commence par France Bleu Belfort-Montbéliard. Georgette appelle pour dédicacer à son Roger Glori Glori Alleluiah de Frank Michael. Hum hum. On passe sur Europe 2, on met du « rock » ; je lâche un sarcasme discrètement. Ça pourrait être pire, ils passent Feel Good Inc. de Gorillaz. Manque de pot, arrivés à l’Isle, ça ne capte plus. Coup de chance, Couleur 3 passe bien. C’est une radio suisse bien sympatoche. Invités de l’émission Republik Kalakuta, Asian Dub Foundation. Ben on n’a pas fini de se faire chier. « C’est pas très intéressant cette émission » dit ma mère, et on retrouve Georgette et Roger, sur France Bleu Besançon cette fois, où l’accent régional se fait un peu plus discret.
Arrivés chez les grands-parents, nous sommes accueillis par le pape à la télé. Après le journal expédié en un quart d’heure, Céline Dion s’installe chez Drucker. Chanceux que nous sommes, nous aurons droit à la rétrospective complète de sa vie de fausse modeste. Le passage avec Jean-Jacques Goldman me rappelle des souvenirs d’enfance ; j’avais vu un reportage quand j’étais gosse, je l’avais trouvée sympa cette Céline, et j’étais même content quand ma mère mettait D’eux dans la voiture. Ils repassent les chansons, je les reconnais, je les chante presque.
J’ai trop bu et trop mangé. Je vais m’affaler sur le lit dans la salle à manger, à côté du fourneau, °g°erbiPod sur les oreilles. Sigur Rós quand on est un peu pété, c’est une expérience à vivre, particulièrement l’album ( ). En plus je peux faire semblant de m’endormir, et on me fout la paix.
Quand j’émerge, la Céline n’a toujours pas levé le camp. Le grand-père maugrée « Elle chante mal, on comprend rien à ce qu’elle dit. De not’ temps, les chansons étaient autrement plus belles. Le matin je mets la radio sur Besançon, il y a de l’accordéon, ça c’est bien, pas comme celle-là, on comprend rien à ce qu’elle dit. »
Céline cède la place au patinage artistique. Une des chorés est montée sur une improbable version espagnole de Comme d’habitude, interprétée au synthé Bontempi. Je fuis. Après un revival shoegazers (Slowdive, Pale Saints), je me console avec des trucs de goût douteux (Hard-Fi, Infadels). Il est temps de rentrer.