… Plic … Plic … Plic …
mercredi 9 novembre 2005, 21h46
Ce blog est sur une pente descendante ; pas seulement dans le rythme des messages. J’ai moins envie d’écrire, je suis un peu sec. Je crains peut-être de me répéter. Ou j’ai moins de choses à dévoiler, à donner. C’est TAG qui disait quelque chose comme « il ne faut pas trop écrire, ça vide ». Précisément je me sens vide. Creux. … Plic … Plic … Plic …
Il faut dire aussi que ma vie n’a rien d’exaltant ces jours-ci. Déprime automnale + contrecoup de la maladie = gros coup de blues. Cette couille malade a totalement dér dire que j’étais malade et que je ne surveillerais pas l’examen. Je me disais que j’étais une incorrigible drama, à manquer de chialer comme ça, entre deux pas minuscules, devant l’angoisse de la distance à parcourir pour rentrer. Et l’après-midi, j’avais un peu honte de m’affaler comme ça sur le comptoir du labo où j’apprenais que l’analyse d’urine ne permettait pas d’identifier ce que j’avais. « Euh, ça va ? demande la secrétaire. — Non. Je vais m’asseoir, je ne tiens plus debout. — Vous voulez un verre d’eau ? — Non, ça va aller, je vais chez le médecin dans une demie heure. »
Il avait fallu s’incruster dans sa liste de rendez-vous pleine à ras bord. Je l’avais senti un peu agacé au téléphone, « Encore un de ces emmerdeurs hypochondriaques » a-t-il dû se dire. Et c’est un peu ce que je pensais. Dans la salle d’attente, une heure passée, interminable avec mon mal de bide et mes tremblements fébriles. Puis la consultation. Au départ il me paraît froid, peu à l’écoute. Mais quand je sors tout a déjà changé. Il a consulté un collègue urologue pour être sûr de sa prescription, il m’a clairement indiqué la marche à suivre, il m’a indiqué un cabinet d’infirmiers où l’on me ferait les injections. « Désolé, je vais vous faire marcher un peu. Vous voyez le métro Télégraphe ? » Ça va, c’est à deux pas, même si je me déplace très difficilement. Ce soir j’aurai ma piqûre dans les fesses. Fini l’ibuprofène inapproprié, place au traitement de cheval ; deux antibiotiques, un anti-inflammatoire et de l’Efferalgan pour la fièvre.
Quand je rentre chez moi, j’ai 39°5, je suis épuisé et nauséeux. Je réalise que je n’ai pas eu autant de fièvre depuis bien longtemps. Je n’ai pas été si chochotte que ça. Je prends mon traitement scrupuleusement, et deux heures après je me sens déjà sensiblement mieux. J’annule toutes mes sorties, mon retour chez les parents. Ma mère s’inquiète, et commence : « Mais où est-ce que tu es allé choper ça, encore ? » Tout ce que je ne veux pas entendre. Je parviens à me faire remplacer pour mon TD. J’ai Farkas au téléphone, Lapin et Loutre prennent des nouvelles, s’inquiètent. Lapin laisse son portable ouvert, je peux l’appeler quand je veux ; il se propose en garde-malade. Ça fait chaud au cœur.