Le colloque s’est bien passé. Cela m’a fait du bien de m’extraire ainsi de mon quotidien. Finie l’auto-complaisance suite à ma rupture avec J. – au moins aurai-je épargné ce spectacle piteux à la blogosphère – amoindris mes doutes quant au sens et à la valeur de mon travail, éloignée la quête sexuelle obsessionnelle. Cette semaine immergée dans un monde de jeunes thésards et docteurs a répondu à des attentes que je n’osais m’avouer.

Il y a eu des moments difficiles, pourtant. Voir défiler tant de travail consciencieux chaque jour devant mes yeux ne pouvait mener qu’à une dure remise en question. C’était réaliser de manière indubitable tout le cœur qui avait manqué à mon travail au cours des quatre dernières années. Les exposés qui s’enchaînaient, riches et sérieux, avaient tout pour m’intimider. L’assurance de la plupart des exposants, leur habileté à répondre aux questions des organisateurs entre les deux salves rituelles d’applaudissements attisaient mon angoisse de ne pas être à la hauteur quand mon tour viendrait, la veille au soir de la clôture du colloque. Je ne m’étais promis qu’une chose : aller jusqu’au bout, ne pas me défiler, quitte à être ridicule s’il le fallait. Ne pas chercher d’échappatoire, et ce pour me donner une chance. Pour finir mon exposé a plu.

Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je tire de cette expérience. Je suis sur le départ. Je me détache du blog, je n’ai pas envie de m’exposer ici, je veux me permettre de changer sans prendre le monde à témoin. Comme si désormais, j’avais un peu moins besoin d’un miroir pour savoir ce qui est au fond de moi. On verra.